Ici dans cet article, nous allons descendre en profondeur dans l'essence de l'enjeu de la personne dirigeante avec une forme de haut potentiel, et l'essence du coaching spécialisé.
Souvent, en jouant sur les mots, nous pourrions dire que vous êtes une personne plus exposée que dirigeante.
Et tout le travail est de passer de la sensation d'être exposé.e (à l'intensité des enjeux, à la la solitude, aux jugements des autres, à la complexité, à l'historique...) à la sensation de diriger son chemin de vie, son image, son équipe, son entreprise.
Et comment ce passage peut-il se faire ?
Explorer enfin sa douane dans ses profondeurs, aller à l'autre bout de son univers intérieur, par delà les injonctions, là où se trouve le coeur de son identité, l'essence de son intelligence, là où se trouve son génie à soi, son art, sa poésie, sa manière si singulière de ressentir !
Et à cet endroit là, au coeur de soi, on a les commandes, on prend de la hauteur et on décide en conscience, avec stratégie et finesse.
Matthieu, quelle est votre perception des personnes dirigeantes avec un haut potentiel ?
Chaque personne dirigeante est singulière : histoire de vie, autre spécificités au-delà du HPI, dirigeante de PME, dirigeante de grand groupe ou de filiale, présidente et/ou directrice générale, forme d'exposition, les variations sont infinies...
Ce qu'il ressort de commun entre ces personnes dirigeantes toutes différentes ?
Nous pourrions résumer qu'elle font face à une double intensité. Deux forces se font face :
Et ces deux ingrédients donnent un résultat explosif ?
Même si cela demande parfois du chemin pour l'admettre : le haut potentiel est un don (gifted), et l'environnement extérieur est un choix.
Ainsi, en toute logique, ces deux forces (extérieur - intérieur) peuvent se mélanger pour donner un résultat simplement beau, esthétique, évident, fluide et transparent.
Quand c'est explosif, ou difficile, cela n'a rien à voir avec le haut potentiel, le HPI, le HPE, ni avec la personne dirigeante dans son ensemble.
Cela n'a rien à voir non plus avec l'immensité de l'univers extérieur à soi.
Ces explosions, ou frictions, sont liées à la méconnaissance de son haut potentiel dans sa profondeur. Métaphoriquement, j'appelle cela la méconnaissance du vrai soi.
Il y a confusion entre le soi et le masque sur le visage : le faux-self.
Et tout le sujet de la personne dirigeante va être de faire tomber le masque, de se connecter à elle-même pour trouver l'évidence.
Le faux-self est un concept qui nous vient du pédiatre et psychanalyste britannique Donald Woods Winnicott.
C'est, en résumé : je dois penser ce qu'il faut penser, ressentir ce qu'il faut ressentir, faire ce qu'il faut faire pour être aimé, inclus, accepté (par l'autre, par son milieu, un parent intérieur imaginé, ancien).
Impact du faux-self pour la personne dirigeante :
des croyances et/ou des comportements avec une forme de rigidité qui bloque la créativité essentielle pour l'entreprise, qui bloque les possibles.
Comment cela se manifeste ?
Pour être aimé, on peut être trop adapté, et perdre en impact. Ou arborer une posture dure, rebelle, non adaptée, pas à l'écoute, comme réflexe de défense.
Cette non adaptation peut tout simplement relever aussi de la méconnaissance de son (T)HPI et de ses autres traits cognitifs ou de personnalité.
Conséquences fréquentes de tout cela :
Alors, entendons-nous bien. La personne dirigeante a déjà de bien meilleurs résultats que la moyenne. Mais elle pourrait aller tellement plus loin avec tellement plus de respiration et de sérénité.
Chez la personne dirigeante, ces grands potentiels ne s'inscrivent pas complètement dans le réel car c'est son histoire, ses influences qui décident, parfois et en partie, à sa place.
Les ressentis profonds, les intuitions, ne sont pas entièrement écoutés, c'est le mental qui gagne, qui se dit raisonnable, adulte, moral, alors que derrière se cache le petit enfant paniqué qui veut rester dans le lien à tout prix.
Les femmes HPI n'ont pas de différences cognitives par rapport aux hommes, évidemment, mais elles ont été exposées à des injonctions différentes et bien plus pesantes, parfois inconscientes :
Les tentatives d'emprises de l'entourage et de la société se drapent de morale, d'éthique, parfois même, selon vos termes et vos témoignages, d'un faux féminisme, pour leur demander de culpabiliser et de se limiter.
En coaching, nous travaillons sur ce injonctions.
Nous ne négocions pas avec elles : via l'utilisation du langage classique, elles se débrouilleront toujours pour avoir raison !
Se donner le droit d'exister, ce n'est pas l'objet d'un débat démocratique ! C'est le droit d'exister posé comme axiome qui crée en aval une juste démocratie (intérieure, extérieure).
Alors en coaching, vous vous connectez aux ressentis, aux émotions, aux intuitions (votre douance) qui créent votre langage à vous, bien plus juste. Et l'incongruence de ces injonctions vous apparait évidente. Et cela change tout.
Et vous devenez qui vous êtes.
Les femmes sont majoritaires parmi nos clients, les hommes ayant de leur côté reçus l'injonction (en moyenne et selon mon humble perception peut être biaisée) de ne pas explorer une partie de soi plus créative, intuitive, et invisible.
Nous savons que dans les faits, le coaching spécialisé HPI est encore beaucoup un coaching spécialisé femmes HP, même si nous voyons avec de l'espoir que de plus en plus d'hommes, y compris dans des milieux très "cartésiens", comprennent que ce n'est ni sérieux ni rigoureux de mettre de côté l'intuition et l'émotion pour diriger.
Surtout si l'on se situe au niveau de prendre des décisions stratégiques.
Matthieu, quand la personne dirigeante découvre l'incohérence des injonctions intériorisées en faisant appel à l'écoute de soi, cela fait penser à ce qu'il faut faire face à un toxique. Un hasard ?
Pas du tout ! La perversion est dans la morale de notre temps, qui encourage le faux-self des personnes intelligentes.
Et les personnes aux comportements toxiques (il y a des degrés, des nuances...) ne font que se nicher dans la béance des récits collectifs, dans leurs incohérences.
Le poison fondamental se trouve dans ce réflexe profondément ancré à ne pas s'autoriser à exister, à s'écouter, à s'assumer.
Si le PN (pervers narcissique) n'est pas le meilleur ami du HPI comme les légendes urbaines le disent souvent, le PN semble être le meilleur ami du faux-self du HPI, surtout quand ce HPI est également HPE, hypersensible, empathique.
Chez celles et ceux qui viennent nous voir, évidemment il y a eu parfois des relations toxiques par le passé : conjoint, collègue, N+1, entreprise toxique.
Et comment être sûr de continuer à être manipulé par des PN ? Vouloir comprendre leur fonctionnement, pour vous assurer que "les torts ne sont pas un peu partagés"!
A vouloir comprendre le chaos, on finit dedans.
En coaching, vous renoncez à vouloir comprendre le chaos, les ombres. Ces dernières ne servent qu'à vous rappeler où est le chemin.
L'essence du travail est de se connecter à sa douance, son univers intérieur, son imaginaire, son corps, ses ressentis, ses émotions (tout cela est lié et on peut l'appeler le Vrai Soi), par delà les injonctions, pour agir en toute liberté et conscience au service de ce qui fait sens pour vous.
Un axe de travail est souvent la mise à distance des émotions de l'autre afin d'avoir de l'espace pour penser. Souvent, en coaching, on travaille :
Il s'agit au fond de redessiner la juste frontière entre le Soi et l'Autre.
Un autre axe de travail est d'apprendre à suspendre la volonté de résoudre un problème par le mental pour laisser faire l'intuition.
Le regard que porte le mental sur un sujet est emprunt des injonctions issues de l'éducation, d'habitudes, de biais.
Souvent, vouloir résoudre un problème participe à l'amplifier.
Tout au long d'un coaching, on apprend petit à petit à faire confiance en l'intuition, en prenant conscience de ses résultats.
Et alors "ça réussit" sans comprendre pourquoi, justement parce que la recherche du pourquoi (la justification) était le problème.
Le management est plus apaisé, plus juste. Et cela apaise tout le monde et donne un souffle d'efficacité, et aussi de créativité et d'innovation.
Et les décisions qui devaient être prises, sont prises en conscience.
Se séparer de collaborateurs toxiques du comex.
Ré-orienter une activité.
Restructurer avec humanité et justesse, mettre en place des process.
Remettre de l'écoute et de la cohésion dans l'équipe de direction...
Et chaque personne dirigeante trouve sa manière singulière de diriger.
Pas de règles générales malgré ce qu'on peut lire dans le revues de management !
En coaching, certaines ont même inventé un management des atypiques de demain, ou encore la relation optimum entre N et N+1.
Le coaching est aussi le lieu de recherche, où l'on s'autorise à réfléchir au travail et à la relation de demain.
Dans le livre sur le haut potentiel, co-écrit avec Nathalie Lourdel, avec des chapitres consacrés spécifiquement pour la personne dirigeante HPI, nous évoquons l'importance de se connecter à sa bulle de douance pour trouver les ressources créatives porteuses de solutions qui semblaient impossibles (pour le faux-self).
Quand on s'autorise à plonger dans sa bulle de douance, on remarque que c'est un univers infini, et que c'est la pensée du quotidien, la pensée "faux-self", étriquée, truffée d'injonctions, qui est une bulle.
Le coaching spécialisé facilite cette connexion à l'infini.
Dans cet univers se trouvent des degrés de liberté en plus pour agir.
Au bénéfice de vous, des autres, de l'entreprise, de l'avenir.